Les marginaux
Voici l’histoire d’hommes condamnés par le dieu adrénaline à monter des sommets pour les descendre.
Ces hommes, c’est vous c’est moi, mais ce n’est pas forcément Jo rapport aux portages et encore moins Nidal rapport au vertige…
Ces hommes sont des hommes normaux avant tout, malgré leur tenue qui peut paraître criardes, et leur couleur de vélo démodé, mais ces hommes ont fait le choix de braver la montagne.
La tenue criarde....
Le vélo à la couleur démodée...
Ils auraient pu faire le choix d’être à la plage, de se prélasser les doigts de pieds en éventail mais que nenni, les voici sur des pentes avec leur vélo que nul ne croiraient accessibles avec ces engins.
Ces hommes sont des drogués, ce genre de junkie qui ont besoin de souffrir pour se persuader qu’ils sont en vie.
Nous qui ne voyons en ces sommets que des amas de pierres désorganisés d’une certaine altitude, eux voit une succession de potentialité de trajectoires à une altitude donnée.
L’équation normale serait :
Sentier = trace permettant d’atteindre un lieu donné
Leur équation serait plutôt :
Sentier = Pierre + épingle + partie lisse = saut + dérapage + tiens on va un peu pouvoir rouler plutôt que de porter le vélo
Alors qu’on marcheur normal aurait les yeux rivés vers le ciel pour admirer les paysages lointain, ces marginaux ont le regard baissé vers le bas afin de choisir la meilleur trajectoire pour leur descente.
Souvenez-vous de Sisyphe condamné à pousser sa pierre jusqu’au sommet puis de la voir dégringoler jusqu’en bas pour devoir éternellement la remonter…
Voici les Sisyphes des temps modernes, la pierre a juste été remplacée par le vélo…
Alors moi je dis (mais y pas que moi) qu’il faut imaginer Sisyphe heureux. Parce que pendant qu’ils roulent, ils n’ont plus le temps de penser à ce que finalement ils sont au monde ce qu’une petite pierre est au sommet qu’ils sont en train de descendre. Et le monde n’est lui-même qu’un sommet lambda parmi la chaine des montagnes formée des planètes qui constitue l’univers.
Alors qu’on on ne sait ni nos origines, ni notre destin, c’est toujours une grosse avancée de savoir choisir une trajectoire au milieu de ces amas de pierres…